Intervention de Pascal PERRIN au Conseil Communautaire du mercredi 15 janvier

« Mesdames, Messieurs, chers collègues,

M le Président,

Vous venez de nous donner des arguments, des informations nouvelles ou non, ….. bref vous souhaitez convaincre chacun de nous de la nécessité de ce 2ième pont dont on parle depuis bien longtemps sur notre territoire, avant même, je pense, la création de la communauté d’agglomération.

Dans cette salle, nombreux sont ceux qui pensent que le débat n’est plus sur faut-il ou non un 2ième pont ? J’entends peu de voix remettant en cause la nécessité ou l’utilité de ce 2ième pont.

Oui – je le dis simplement et clairement – ce 2ième pont, notre territoire en a besoin.

Par contre, il faut reconnaître que tant la gestion de ce dossier que le projet lui-même soulève un certain nombre d’interrogations en général légitimes :

M le Président, il n’est pas confortable, pour les élus communautaires de recevoir quelques heures avant une commission un dossier de près de 100 pages, puis le même modifié pour le bureau si l’on y participe, voir le même dossier encore modifié pour le conseil communautaire et enfin, comme cela nous est arrivé en décembre de voir la délibération retirée le jour du conseil et reportée !

Difficile, au moins pour moi mais je suis peut-être une exception, de mener une réflexion sérieuse dans ces conditions.

Pour un projet de cette importance, si, en parallèle à la réflexion technique menée par tous les services (de la com. d’agglo, du conseil départemental, de l’Etat…) les élus communautaires, de toutes sensibilités politiques, avaient été associés, tout au long de la mandature qui se termine (en toute transparence au suivi des études et aux évolutions du projet) soit dans un groupe de travail soit dans les commissions nous aurions pu anticiper certaines questions, dont celles posées par les membres de la commission chargés de l’enquête publique.

Revenons sur certaines observations des membres de cette commission :

  • Lorsque l’on veut démontrer l’utilité publique d’un ouvrage, il faut étudier des solutions alternatives et justifier qu’elles présentent un intérêt inférieur à la construction de l’ouvrage.

Visiblement, cela n’avait pas été fait.

  • Au vu du coût important du projet (30 M€), une évaluation socio-économique permettant de valoriser les avantages procurés en terme de gain de temps aurait dû être réalisée.

Visiblement, cela n’avait pas été fait.

  • Le projet a des impacts environnementaux importants qui nécessitaient des analyses approfondies dans le contexte de transition énergétique et écologique qui est le nôtre et qui évolue.

Visiblement, cela n’avait pas été fait puisque des éléments complémentaires sont apportés dans le dossier d’aujourd’hui.

Au vu de ces éléments, il n’est pas surprenant que la commission d’enquête ait rendu un avis défavorable à la déclaration d’utilité publique du pont. La responsabilité de ces lacunes ne doit en aucun cas reposer sur les services. Ce sont les élus qui doivent donner les orientations.

Alors, reconnaissons que ce dossier n’a pas été mené avec toute l’attention qu’il méritait.

Avons-nous manqué de temps pour mener quelques investigations supplémentaires ?

Afin de donner toutes ses chances à ce projet structurant pour notre agglomération, n’aurions-nous pas dû le déconnecter de cette période électorale ? déjà en 2008, oui – le 19 février 2008 – le journal La Montagne annonçait : le 2ième pont est lancé …

M le Président, au vu de l’importance de cet équipement , avec d’autres élus dont les élus socialistes d’Yzeure, nous sommes favorables à ce projet … mais…afin de bien marquer notre divergence sur votre gestion de ce dossier, nous ne prendrons pas part au vote. Je vous remercie de votre attention »

Pascal Perrin – conseiller communautaire – maire d’Yzeure