Ce jeudi 29 juin à 10h30, rue Dulcie September, à la ZAC Sainte Catherine à Yzeure, Allier Habitat et la Ville d’Yzeure ont inauguré la livraison de la première tranche de la résidence Dr Jacques ZILBER.
Située au sein de la ZAC Sainte Catherine, en pleine mutation, la résidence Docteur Jacques ZILBER composée de 42 logements sociaux, contribue pleinement à la réalisation des engagements pris par la Ville d’Yzeure. La résidence acquise en VEFA offre des logements de qualité à des loyers abordables.
Deux ans après la pose de la première pierre marquant le démarrage effectif des travaux, la livraison de la première tranche composée de 12 logements a été effective au premier trimestre 2023 et accueille désormais 20 habitants dont 4 enfants.
Les prochains travaux en cours concernent la construction de la deuxième tranche composée de 26 logements.
Ce sont au total 14 logements T4 individuels, 2 logements T4 intermédiaires et 26 logements T3 intermédiaires que composeront la résidence d’ici fin 2023.
Après le mot d’introduction du Maire, Sébastien CLAIRE, Adjoint au Maire était chargé du discours de présentation de la nouvelle dénomination « Dr Jacques Zilber » :
« Aujourd’hui nous inaugurons les 12 premiers logements des 42 logements sociaux qui composent la résidence Dr Jacques Zilber. Sur ce nouvel ensemble de logement à Ste Catherine, la municipalité souhaitait nommer les rues en lien avec la médecine, en hommage au passé de ces terrains. Monsieur le Maire m’a demandé de préparer ce petit mot afin d’aborder les raisons de cette dénomination. Je laisserai le soin aux prochains intervenants d’expliquer le projet en lui-même.
Tout d’abord, quel honneur, et quelle fierté que l’équipe municipale dont je fais partie est décidé de nommer cette résidence Dr Jacques Zilber et d’autant plus pour des logements sociaux, tant son lien avec les petits était fort. Nés en Pologne, les parents de Jacques Zilber vinrent travailler en France. Le père était ouvrier tailleur, tandis que la mère, au foyer, aidait son mari tout en élevant quatre enfants. Jacques Zilbercwajg, qui transforma son nom en Zilber, s’investi très tôt en politique, dès janvier 1947.
Il fut un des responsables politiques du XIXe arrondissement de Paris, sur la rue de Belleville, autour du n° 205, et de la place des Fêtes. Là-bas, Jacques Zilber dirigea le PCF local jusqu’en 1950 puis milita à l’une des cellules de la faculté de médecine. Il était également responsable de diffusion du journal des étudiants « Clarté ».
Après l’obtention du doctorat de médecine, en 1952, Jacques Zilber partit pour Moulins afin de faire un stage d’interne à l’hôpital général, où il resta jusqu’en septembre 1954. Durant ce stage, il milita au sein d’une cellule locale, située rue des Potiers. Son séjour à l’hôpital lui fit rencontrer Christiane Fulchiron, une infirmière, qui devint son épouse le 20 juillet 1953.
Le docteur Jacques Zilber était une figure de l’agglomération Moulinoise, il faisait partie de ses personnalités que tout le monde connaissait, de près ou de loin. De par son activité de médecin mais aussi son engagement dans plusieurs associations.
Jacques Zilber s’installa en septembre 1954 comme médecin à Chevagnes, chef-lieu de canton, dans une zone rurale où le PCF était traditionnellement absent et ne comptait aucune structure. Avec d’autre militants, il créa une section sur le canton et en devint le premier secrétaire.
Pendant les nombreuses années de militantisme politique, il fut plusieurs fois candidat aux élections municipales et cantonales. En 1964, il fut candidat pour le canton de Chevagnes. Il fut également candidat suppléant lors d’une élection législative dans la circonscription de Moulins. Il fût aussi une des chevilles ouvrières du journal l’humanité, qu’il distribua sur le parking des Pouzeux, son quartier.
Il militait également à l’association des parents d’élèves FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) dont il fut pendant douze années, de 1968 à 1980, le premier responsable départemental. Délégué départemental de l’Éducation Nationale et titulaire des Palmes académiques pour services rendus à l’école publique, il participa à l’action de la direction départementale de l’Éducation Nationale en siégeant à un conseil d’école.
Il siégea aussi au conseil d’administration de la Caisse d’allocation familiale en qualité de représentant départemental des travailleurs indépendants. Il fût aussi membre du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, du Mouvement de la paix, du Secours populaire et d’un comité de défense des usagers de l’hôpital de Moulins-Yzeure.
En tant que médecin il était reconnu pour son dévouement envers les plus démunis, il ne comptait pas son temps pour leur apporter son aide. Le docteur Zilber a un lien particulier avec la population puisqu’il a dû entre autres, soigner et accompagner toutes les futures mamans de l’est de l’agglomération pendant bon nombres d’années.
Jacques Zilber quitta Chevagnes en décembre 1970 pour Yzeure où il demeura et exerça son métier de janvier 1971 à décembre 1989, date de son départ à la retraite.
Pour ce qui est de la vie Yzeurienne très précisément, pendant près de 20 ans il a été le médecin attitré de quasi toutes les manifestations sportives, ne comptant encore une fois, ni son temps, ni les kilomètres pour couvrir toutes les manifestations. Par conséquent, de l’aveu même de sa famille, il n’avait pas beaucoup de temps pour lui.
Pour toutes ses raisons, je pense qu’il était important de compter le Docteur Jacques Zilber parmi les personnalités qui sont mis à l’honneur dans ce nouveau quartier.
Mais pas que pour ces raisons, aussi parce que cette année la décision a été prise de faire rentrer au Panthéon Missak Manouchian en compagnie de sa femme, Mélinée, elle aussi résistante et tous les deux symboles de tous les immigrés, enfants de France qui se sont battus pour nos valeurs.
Et qu’aujourd’hui, rendre hommage à Jacques Zilber s’est aussi pour la mémoire collective, rendre hommage au parcours d’un jeune enfant né de parents juifs polonais, naturalisé français, qui a connu les persécutions de la guerre, la ségrégation raciale.
En ces temps troubles, cela a pour moi beaucoup de sens. Je vous remercie. »